D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Joseph Martineau avait la tête penchée, un livre sous les yeux. Le monde autour de lui pouvait bien s'arrêter de tourner, il était happé par l'histoire, s'identifiant aux héros, avalant les mots au service de l'imaginaire, dévorant les paragraphes jusqu'au point final.

Ensuite est venue l'envie d'écrire. Mais quand, comment écrire ? Peut-on même s'en imaginer la capacité ?

Alors, on repousse, on attend, on tergiverse tandis qu'on est saisi à bras le corps par la vie à grande vitesse. Puis un jour, on se dit qu'on ne va pas quitter cette terre sans avoir au moins essayé. Mais les tâtonnements venant, on constate qu'on n'assure pas vraiment. Alors on se cache derrière un pseudonyme un peu étrange, Martin Viauda, pour publier deux premiers romans : Étonnants brasiers et Destin bleu.

M'enfin, pourquoi se cacher ? Écrire sous ses nom et prénom, c'est être en accord avec l'ouvrage présenté. Alors oui, pour le troisième roman, Antagonismes, on s'accepte comme on est.   

Vient enfin le quatrième, Le gardien de l'Eau, paru aux éditions Esperle. Être heureux d'écrire une fiction sur un sujet aussi grave que passionnant, être même emporté par l'histoire et s'attacher à ses propres personnages : et si c'était le bonheur pour un écrivain ?